Les candidoses invasives sont des infections graves responsables d’une lourde morbi-mortalité. Elles surviennent chez des patients ayant des facteurs de risque notamment un diabète mal équilibré représentant un défi important de la santé publique.

L’objectif était de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des candidoses invasives chez les patients diabétiques.

Une étude rétrospective descriptive a été réalisée au service des maladies infectieuses de l’hôpital militaire de Tunis incluant tous les patients diabétiques hospitalisés ayant présenté une infection fongique entre 2015 et 2023.

Nous avons colligé 31 patients diabétiques. Le sex-ratio était 1,58. L’âge moyen était de 63 ans [25–83 ans]. Le délai moyen de diagnostique était de 6,21 jours [1–20jours]. Les autres comorbidités comprenaient une hypertension artérielle (54,8 %) une insuffisance rénale (19,4 %) avec hémodialyse (9,7 %) et une maladie systémique (6,5 %). Un facteur de risque était noté chez77,4 % des patients dont une immunodépression (22,6 %), une antibiothérapie à large spectre (19,4 %) et/ou au long cours (3,2 %), un diabète mal équilibré (12,9 %) et un séjour en réanimation (6,5 %).

Candida albicans était responsable des 46 % des infections, 50 % était dues à un Candida non albicans. L’espèce n’a pas été identifiée dans 4 % des cas. L’association de 2 espèces était notée dans 5 des cas. Les espèces non albicans incluaient Glabrata (8 cas), Tropicalis (4 cas), Parapsilosis (1 cas) et Kefyr (1 cas).

Les molécules les plus utilisées étaient le fluconazole dans 63,3 % des cas et le voriconazole dans 23,3 % des cas. La durée moyenne du traitement était de 25 jours [8–180jours]. L’évolution était favorable dans 87,1 %.

Les candidoses invasives constitue un tournant évolutif chez les patients diabétiques. Une bonne équilibration du diabète permet de réduire le risque de cette infection graves.